Bienvenu sur la page du Mausolée Historique de l’Aire Cultuelle et Culturelle Adja, Ke, Hun & Oyo (HAKHÔ). L’Abréviation HAKHÔ a été retenue pour son côté pratique car elle a aussi un sens chez nous, en langue wèmé puisqu’elle signifie “clan” ou “ethnie”. Et à ce propos, le mausolée poursuit plusieurs objectifs.

Bibliothèque des patrimoines immatériels et matériels de l’histoire et de la mémoire des esclavages, le Mausolée Historique Adja-Tado, Ké, Hun et Oyo (M/HAKHÔ) a pour intention de mettre en valeur de multiples archives historiques. Il est situé au cœur d’une vallée cosmopolite où convergent diverses traditions. Le musée héberge sur 3000 m² des vestiges hautement sacrés de l’histoire et de la mémoire l’esclavage grâce au statut initiatique de ses administrateurs et employés. En effet, le mausolée HAKHÔ, fondé en juin 2017, doit ses objectifs fondamentaux à la coopération bilatérale entre des patriarches, des chefs de cultes endogènes du Dahomey (Bénin), du Togoin (Togo) et de Ilorin (Nigéria) présidés d’une part par le pontife DAH GBEHOUINNON Ayidji et un collectif de chercheurs en histoire en lien avec l’association Symbole de l’Amitié ONG présidée d’autre part par Finonmè DOSSA et son cabinet de recherche et de rédaction.

Le mausolée HAKHÔ embrasse l’ensemble des activités humaines depuis l’antiquité dans l’espace géographique défini par les frontières issues de la colonisation européenne, c’est-à-dire le Nigéria, le Bénin et le Togo. Espace de légendes, la superficie du HAKHÔ a en effet toutes les qualités pour qu’un « Mausolée » y soit consacré, à cause du statut sacré des vestiges de l’histoire traditionnelle et de la mémoire endogènes des déportés qu’elle est appelée à collecter, préserver et divulguer tout au long de ses années d’existence. Le Mausolée HAKHÔ est une structure cultuelle qui doit ainsi ses appartenances structurelles aux ressources ancestrales et surtout à la société traditionnelle très ancienne, laquelle a été la grande victime des attaques négrières et de la politique capitaliste occidentale. Berceau des patrimoines immatériels et matériels les plus sacrés de notre histoire, et surtout de la mémoire de la traite humaine transatlantique, le Mausolée HAKHÔ coordonne ses activités avec 318 anciens couvents vodoun, tous détenteurs des patrimoines, de bribes de mémoires et surtout des vestiges physiques qui racontent de manière palpable l’histoire d’un ou plusieurs ancêtres arrachés à leurs collectivités respectives et déportés dans un état de non-être et d’infériorité raciale par des négriers vers un monde inconnu.

La particularité du Mausolée HAKHÔ parmi tant d’autres maisons de conservation de la mémoire en Afrique noire, est marquée par la qualité sacrée de ses ressources de renseignements à savoir :

– La base de données des Dahoméens mis en esclavage transatlantique. Plusieurs milliers de noms de victimes de la traite sont exposés dans un cénotaphe.

– La forêt sacrée

– Exposition Laurent-Valère

– Les couvents initiatiques : 1. Fâ 2. Egun-gun 3. Zangbétö 4. Guêlêdê 5. Ahoho 6. Ogoun 7. Dan 8. Xêfiosso 9. Lêgba 10. Sakpata 11. Nanabloukou 12. Odoudoua 13. Toxossou 14. Loko 15. Kaléta 16. Kpodji Guêdê ou les échassiers

– Le temple du python

– Le sanctuaire des anciens combattants de la résistance dans l’aire culturelle et cultuelle Adja-Tado, Ké, Hun et Oyo qui constitue le mausolée par définition.

– Les 318 couvents extérieurs présents dans l’espace Adja-Tado, Ké, Hun et Oyo (Nigéria, Bénin, Togo) avec leurs listes exhaustives de patrimoines matériels et immatériels de l’histoire et de la mémoire de l’esclavage transatlantique accessibles aux chercheurs et aux touristes sans contraintes

– Et un service mis à disposition, par les représentants de la tradition, à la descendance des Africains du monde née dans les caraïbes et dans les Amériques, un processus de réparations des crimes de l’esclavage à leur endroit.

Comment la tradition aborde t-elle cette question ? Elle considère qu’il convient de mettre en place :

 Service d’Etat civil ancestral

 Service de recherche de la généalogie de la descendance de personnes déportées

 Service de purification et de la reconnexion aux liens ancestraux

 Service de formation thérapeutique et d’initiation aux cultes des ancêtres

 Service des arts et de la cuisine africaine (Aire HAKHÔ)

 Service de communication et d’échanges de contact et familiarité entre la descendance des personnes déportées et des familles africaines

 Service de la formation artistique (Chant, danses et rythme ancestral)

C’est avant tout un pouvoir endogène mis en place pour la restitution, la conservation et la vulgarisation des dimensions civiques, culturelles et cultuelles des communautés autochtones de l’aire Adja-Tado, Ké, Hun et Oyo. Il est dit Mausolée Adja-Tado, Ké, Hun et Oyo, parce qu’il assume une fonction protectrice des valeurs cardinales qui décrivent mieux la mémoire des communautés traditionnelles les plus influentes du sud de l’Afrique de l’Ouest entre le XIIIe et le XVII siècles. Il s’agit en effet de l’ensemble des populations traditionnelles d’Afrique noire ayant en commun le culte des ancêtres instaurés à travers une connaissance approfondie du Fâ et celle du Vodoun comme un point fondamental de ce qu’on peut appeler : un concept de vie d’une société ancienne. Le Mausolée Historique Adja-Tado, Ké, Hun et Oyo, expose à cet effet les valeurs civilisationnelles de plus de  1700 ethnies regroupées au sien de quatre grands royaumes tous célèbres entre le XIIIe et le XVIIe siècle : Il s’agit : • Du royaume d’Adja-Tado • Du royaume de Ké, • Du royaume de Hun et • Du royaume d’Oyo. Chacun de ces quatre royaumes étant composé de plusieurs petites royautés, chacune se découpant à son tour en plusieurs principautés. Ces territoires sont habités depuis des siècles par plusieurs ethnies qui ont façonné leur propre histoire et leur propre culture. C’est l’un des objectifs majeurs qui motivent la coopération interpatriarcale des descendants de chacun de ces quatre royaumes autochtones autour de ce projet de Mausolée. Il s’agit bien sûr des royaumes ancestraux qui se partageaient mutuellement l’espace géographique reparti dorénavant entre les états issus de la colonisation, à savoir le Nigéria, Bénin et le Togo. Le mausolée Historique Adja-Tado, Ké, Hun et Oyo enclenche la mission réparatrice qui constitue à orienter la descendance des personnes déportées dans la découverte de leurs origines ancestrales grâce aux archives ethnographiques dont il dispose sur l’histoire et la mémoire de l’esclavage.