Une famille martiniquaise peut-elle explorer son passé familial et généalogique, c’est à dire l’histoire de ses ancêtres avant l’abolition de l’esclavage ? Il existe des dizaines de milliers de documents concernant la population libre, quelle soit « blanche » ou « de couleur ». Mais le mur de l’esclavage semble encore bien difficile à escalader pour de nombreuses personnes dont les aïeuls étaient esclaves de naissance ou bien mis en esclavage depuis l’Afrique et transportés vers les Amériques par le commerce triangulaire. Et ce pour deux raisons importantes : 1) la barrière mentale de l’oubli et du dégoût pour cette époque, et 2) le peu d’archives coloniales pour une population dédaignée, méprisée du fait de son statut. Contre toute attente, il existe bien un moyen de regarder par dessus ce mur. C’est chose faite dans cet ouvrage. Un tableau de 4000 lignes relie à leurs anciennes habitations toutes les familles originaires du Carbet (Martinique) et affranchies en 1848. Les auteurs vous proposent de les accompagner à la rencontre de ces ancêtres méritants et dignes qui ont su se réorganiser, plusieurs années avant l’abolition de l’esclavage, en une société paysanne solidaire largement inspirée de la culture africaine.
“Souvent les descendants des personnes mises en esclavage désirant « savoir » se heurtaient dans leur remontée généalogique à l‘année fatidique 1848 au-delà de laquelle ils ne trouvaient rien. Aujourd’hui, Yannick CORCESSIN et Bernard DOSSA nous livrent une méthode et une clef décisive pour « savoir » avec leur ouvrage « Une lecture du registre matricule des esclaves par la tradition ancestrale africaine ». BRAVO et Merci à vous deux.”
Aimé CHARLES-NICOLAS, professeur de médecine, psychologie médicale et de psychiatrie à la Faculté de Médecine des Antilles-Guyane
“J’ai eu un coup de cœur. (…) Les auteurs s’essaient à offrir la perspective de l’Africain arraché à sa terre, déraciné, traumatisé et déporté. Comment vit-il son arrivée sur l’habitation après plusieurs mois de périple dans des conditions déplorables ? Comment s’adapte-t-il au monde de l’habitation ? Comment reconstruit-il une vie, une famille, un groupe d’appartenance… et avec quels repères ? Qu’a-t-il pu transmettre de lui, de son univers culturel et cultuel d’origine ? J’ai vraiment apprécié de lire ces lignes montrant que même d’infimes bribes de ce bagage, que nous sommes bien souvent incapables ici de décrypter, transparaissent dans les archives et ont pu être transmises jusqu’à nos jours.”
Jessica PIERRE-LOUIS, historienne
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