
Tout d’abord je voudrais dire un grand merci à Bernard COPE et Yannick CORCESSIN et à toute l’équipe de l’association Symbole de l’Amitié. Ils font sur le terrain un travail remarquable et précieux afin d’aider celles et ceux qui le souhaitent à retrouver le lien vers leurs origines et leur culture.
Je m’appelle Alex BLONBOU, je suis médecin ORL né à Paris et originaire de la Guadeloupe.
Mes aïeux viennent d’Afrique (Dahomey) d’Inde et de Bretagne : quel beau mélange de cultures, de pensées de savoir-faire et de savoir-être.
Pour moi ce fût toujours un chalenge de connaître et de comprendre mes origines. Nous avions donc commencé un travail de recherches avec mon père, et tout nous guidait vers le Dahomey… Après le décès de celui-ci j’avoue avoir un peu perdu le cap, même si la flamme n’était pas totalement éteinte. Par contre, j’ai toujours eu le projet de venir un jour découvrir mes racines africaines au cours d’un voyage au Bénin.
Ma rencontre avec Yannick il y a quelques mois, au cours d’une consultation, fût une véritable révélation… Il m’a parlé du projet qu’il développait avec Bernard et cela m’a profondément enthousiasmé. D’emblée et de façon tout à fait amicale Yannick et Bernard m’ont proposé de faire des recherches sur mon nom de famille : BLONBOU, (Il faut savoir qu’en réalité notre nom est BLOMBOU, car un jour un officier d’état civil a oublié de mettre un « M » devant le « B »… Aujourd’hui, nous sommes fiers de notre « N »…) et très rapidement de nouvelles pistes s’ouvraient devant moi. Voici les renseignements obtenus par Bernard en consultant les familles sur place.
« Le nom Blombou vient de l’expression « Blomboumè », en langue fon, qui se traduit par « Blom n’est plus traversable à pied » ! Blom est un canal interprovincial qui se situe à Kessounou. Il relie le fleuve Ouémé au Marché de Malomè, un marché fondé vers 1748 par le roi Kéholou-Agagnon. Sur ordre de ce roi, Flakandji, un grand chef de guerre d’origine Yoruba de Wémè, quitta les environs de Kabowa non loin de Tchabë (aujourd’hui appelée Savè) sa ville natale, emprunta la voie fluviale et vint occuper les abords Est du canal.
A certains endroits, on pourrait prendre Blom pour un bassin à cause de sa largeur. Le canal appartient à une collectivité fractionnée après de longues années de progrès démographique. Ce bassin est traversable à pied pendant la décrue. Certainement, Blombou traduit l’époque de la crue d’eau, où le bassin n’est plus traversable à pied, mais en pirogue. Blombou veut dire, « blom est profond, blom est au dessus de la taille », c’est-à-dire qu’on ne peut plus le traverser à pied ! Ce nom peut être donné à un enfant dont le père était à la rive opposée du blom, le jour de sa naissance ! Blombou est donc relié directement à un lieu précis.
Mais Blombou est également associable à un personnage prénommé Blomssou, toujours en lien avec le canal, mais dont le sens signifie exactement le contraire de Blombou, c’est à dire « le canal Blom s’est asséché ». Ce Blomssou est justement le fils de Flakandji, le guerrier mentionné plus haut, qui s’était installé au bord du canal. Flakandji eut plusieurs enfants : Blomssou, Sozë, Tchoka et Avahoui respectivement trois garçons et une fille, qui furent déportés au cours de la guerre d’Abomey. Après la déportation de ses enfants et alors que la guerre continuait, il eut un dernier fils nommé Adjaga. Ce dernier fut l’un des puissants guerriers qui a survécu à tous les affrontements et a procréé pour le compte de la famille.
Il faut savoir que « wèmé » est à la fois une région, un fleuve et une langue à part entière. Wèmé s’écrit aussi Ouémé.»
(Bernard COPE)
Merci encore à toi Bernard pour toutes tes recherches… et merci à toi Yannick d’avoir fait le lien entre nous, et les démarches pour la création de ce site. Aujourd’hui, je suis certain que l’association Symbole de l’Amitié et le site www.symbole-amitie.com auront l’écho et le succès qu’ils méritent.
C’est la collaboration amicale de chacun qui sera le moteur de cette fabuleuse aventure.
Amicales pensées.
Alex BLONBOU