Les descendants de Shango Odoudoua célèbrent leurs retrouvailles
Origines de la rencontre
Les collectivités claniques des ’’Djigbé-Sokonnou-Agaïtö-Guêdêvié’’ du Bénin, du Togo en coopération avec des patriarches de leurs origines lointaines depuis la République Fédérale du Nigéria s’apprêtent à célébrer leurs retrouvailles.
Il s’agit des suites favorables d’un projet de recherche scientifique et de fouilles archéologiques initiés par le Groupe Universitaire de recherche en Histoire et culture du Bénin (ONG SYMBOLE DE L’AMITIE) en Août 2014 sur la généalogie de l’esclave “Djigbénou“, l’un des descendants de ce clan parti en esclavage.
Grâce à ce projet de recherche, qui a motivé il y a 4 ans des patriarches consultés au sujet de l’ancêtre Djigbénou esclavagisé, des descendants de Shango Odoudoua d’Oyö et d’Ilé-Ifê poursuivent eux-mêmes la construction de l’arbre généalogique et l’histoire de leurs ancêtres éparpillés dans le reste monde et dans toutes l’Afrique de l’Ouest en particulier.
Thème des retrouvailles
En effet, du 30 Août au 02 Septembre 2018, des filles, fils et sympathisants des Djigbé-Sokonnou-Agaïtö-Guêdêvié du Bénin, du Togo et ceux de la république Fédérale du Nigéria se sont donnés rendez-vous pour leurs grandes retrouvailles. Selon Etienne SOTON, président du comité de pilotage provisoire de cette rencontre inter-clanique le thème retenu pour cette première édition est intitulé : « Djigbé-Sokonnou-Agbalinou-Agaïtö-Guêdêvié, sois fier de tes origines claniques ».
Notons que cette fête aura lieu au Bénin, précisément dans l’enceinte du stade municipal de Dangbo. Et c’est dans le souci de rendre un vibrant hommage aux ancêtres fondateurs et aux dieux protecteurs de ce clan que le comité d’organisation a retenu un tissu spécial sur lequel on distingue la légende imprimée de la divinité Shango (Xêfiosso) comme image principale.
Quelques notions de culture et d’histoire
A l’exemple des autres clans originaires d’Ilé-Ifè (l’une des anciennes provinces d’Oyö), des ’’Djigbé-Sokonnou-Agaïtö-Guêdêvié’’ font partie des migrants qui ont participé à la croissance démographique du sud d’Oba-danhomey (Dahomey) entre le XIII-XVe siècles.
Proche de la lignée des Ibos, on distingue les ’’Djigbé-Sokonnou-Agaïtö-Guêdêvié’’ par leur taille moyenne très souvent au-dessus d’un mètre soixante-dix et surtout par leur attachement aux cultes des ancêtres ; ce dernier caractère qui a valu à leur tribu au Dahomey le surnom de Hunnou ou Hun. En langue Gun, Fon, Tori, Toffin, Mina et Xla du Bénin et du Togo le mot (Hunnou) a pour radical (Hun) qui signifie : Vodoun, libation, sacrifice et adoration. Notons qu’à leur clan appartiennent également les collectivités des Sëtönou et des Alaïvinou du Dahomey (Bénin), ceux-là mêmes qui font la fierté de la cité historique de Ouidah en matière de cultes endogènes.
Grands maîtres de cultes, les descendants de la collectivité clanique des ’’Djigbé-Sokonnou-Agaïtö-Guêdêvié’’ ont joué un rôle prépondérant dans les civilisations religieuses qui ont dominé le statut traditionnel de l’ex-aire culturelle et cultuelle Adja-Tado, Ké, Hun et Oyö, aujourd’hui (Bénin, Togo et Nigéria) notamment du XVI au XIXe siècles. Au-dessous la plupart des royaumes traditionnels du Togo, Bénin et du Nigéria, ils constituent la majorité des membres du conseil des chefferies traditionnelles avec une fonction de distinction, d’admission au couvent, d’intronisation et de sécurisation du pouvoir royal. Après ces longues années de turbulence, le moment est donc venu pour les descendants des ’’Djigbé-Sokonnou-Agaïtö-Guêdêvié’’ de se reconstituer en une seule famille pour la relève des grands défis.
Ainsi durant quatre jours, les filles, fils et sympathisants de ce clan vont se rassembler autour de leur histoire et culture. Au programme, des prières, des hommages, des chants, des danses et des conférences débats.